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L'oiseau des Tropiques
ses vols et ses notes...

Serena Leigh Dalban
La magie d’une enfance passée dans une grande maison blanche de la pampa argentine.
Open Valley, Buenos Aires, Rio, les études à New York, les débuts à Carnegie Hall, c’est l’itinéraire d’une musicienne surdouée qui depuis l’âge de dix ans joue en soliste à travers l’Europe et les deux Amériques. De retour à Buenos Aires après ses années d’étudiante, Serena rencontre Alain, brillant architecte français. Mariés, ils partent vivre aux Etats-Unis puis viennent s’installer définitivement à Paris.
Les premiers concerts débutent en Europe. Des rencontres exceptionnelles se font à Venise, à Pollensa, à Dubrovnik, en Haute-Bavière...
Un soir, au crépuscule, depuis la petite barque qui la ramène par un bras de mer, sorte de ‘nef gigantesque et silencieuse’ de l’île de Torcello jusqu’à Venise où elle était l’hôte et l’élève d’un Prince géorgien au Palazzo Polignac, la jeune Serena perçut le chant d’un rossignol ‘la plus belle musique jamais entendue’.


Florencia Raitzin-Legrand a récemment écrit son autobiographie L’oiseau des Tropiques ses vols et ses notes… sous le nom de Serena Leigh Dalban. L’édition limitée de L’oiseau des Tropiques, offerte par les élèves du P.I.M. au profit des bourses d’études, est en vente chez Galignani, 224 rue de Rivoli, 75001 PARIS ou, sur rendez-vous, à l’Institut de Musique de Paris (tél : 0142604840)

Critique parue dans La Lettre du Musicien, mars 2008

Quelques extraits du livre :

...Partie de Pologne pour rejoindre son fiancé à New York, ma grand-mère maternelle s’est trompée de bateau. C’est comme cela qu’elle s’est retrouvée mariée à mon grand-père qui, depuis la Russie, était en route pour l’Argentine. Notre talent pour la musique nous vient sans doute de cette aïeule distraite et polo- naise qui chantait si bien. De bonne famille autrichienne, explorateur plus qu’émigrant, mon grand-père paternel s’en alla pour les “terres nouvelles” comme on part à une partie de chasse. Il aimait le luxe. Nous en avons tous hérité...

Il m’arrive encore de me réveiller à Paris, désorientée, en
me demandant où je suis. Le pire cauchemar serait de me retrou- ver dans mon lit de jeune fille à Buenos Aires. Notre maison est devenue celle de Clara. Hormis le fauteuil noir canné où je grim- pais toute petite pour jouer, je n’ai hérité de la maison familiale que de ce portrait de ma mère qui trône sur mon piano. Il fut peint au temps de ses fiançailles par un portraitiste russe. Les yeux bleus, énigmatiques et tendres, continuent de me suivre, de me regarder, de m’encourager. A l’instar de ce mystérieux duende qui hante la littérature espagnole, l’esprit de ma mère m’accompagne à chaque seconde. Le sien est bienveillant, bien sûrpas far- felu le moins du monde.....

.....Si je devais me comparer à un animal ? Je crois que ce serait la tortue, non à cause de sa lenteur mais de sa carapace. J’hésite souvent à sortir la tête de ce monde irréel où je vis, inventé de toutes pièces sur fond de musique. Quand par hasard je me décide à voir ce qui se passe autour de moi, je le regrette. Pas toujours à cause des autres mais parce que mon sens esthé- tique ou ma timidité m’ont poussée à dire ou faire une bêtise. La plupart du temps, j’ai l’impression de passer ma vie à attendre tout simplement que quelqu’un me remette sur mes pattes et sur le bon chemin. La communication redeviendrait possible.....

.....Comme antidote au professeur unique j’ai un jour ima- giné recevoir dans mon salon maîtres et élèves étrangers, tout en laissant les portes ouvertes aux musiciens français. C’était une nouveauté absolue en 1970 car habituellement comme l’avait fait Cortot et tant d’autres, un seul maître régnait sur une série de cours. Le succès fut foudroyant, d’autant plus que l’argent n’intervenait pas dans cet échange de haut niveau.

...A six ans il est arrivé comme une pelote de laine, bonnet, gants, écharpe, tête bouclée. Seuls ses doigts demeurent comme des baguettes chinoises. Chaque partition est pour lui “trop dure”. Quelquefois il renifle, les larmes finissent toujours par un baiser. Je lui explique: les notes sont des notes, que ce soit de Bach ou de Bartok. Pas la peine de commencer par “Hanonner”, on va directement vers la musique. Les gammes on les intercale, les accords, les tonalités on les explique au passage. Les premières années sont un jeu, la réflexion viendra plus tard quand la musique sera rentrée par les pores. C’est passionnant un enfant comme Gregory. Les autres ne sont qu’un pâle reflet des adultes. Gregory comprend et se rappelle tout ce que je lui apprends. Un jour il m’a dit qu’il n’arriverait jamais à jouer à deux mains. Quand je l’ai menacé, gentiment, de faire venir le médecin, il s’est caché sous le piano. “Tu dois attaquer la touche de bas en haut : le son monte…”. Il regarde le plafond....

...La passagère inconnue qui a croisé Grace de Monaco sur la passerelle du “Renaissance” à minuit, en Mai 68, c’était moi. Elle descendait, royale, habillée divinement, je montais, fatiguée par une randonnée de douze heures en voiture, non stop, Paris- Montecarlo. J’ai failli rater ce voyage de rêve. Contactée à la dernière minute, en remplacement, les moyens de transports paralysés pour cause de révolution, j’ai été propulsée dans la voiture d’amis-voisins qui ont vu mon désespoir. Sans trop réfléchir, ils ont pris leur chien, fermé leur boutique, pris des sandwichs pour la route et nous étions partis pour cette première croisière musicale, sans doute la plus réussie. Je serais restée incognito sans la générosité de Wilhelm Kempff, seigneur du piano qui, m’ayant entendue jouer en cachette, a cru bon de parler de moi à Bernard Gavoty. A la fin du voyage je faisais partie des “grands” et je jouais avec tout le monde lors du dernier concert.
Nous étions mal à l’aise sachant Paris en proie à des remous d’étudiants qui avaient l’air inquiétants. Nous écoutions les nouvelles entre deux soupers aux chandelles et deux concerts au large des côtes yougoslaves ou tunisiennes.
Chaque escale : Naples, Taormina, Monastir, Valdemosa, Dubrovnik... était un cadre idéal pour écouter la musique. Le luxe fabuleux de cet énorme yacht pour mélomanes milliardaires nous permettait d’approcher avec un air bon enfant la crème de la jet setet les starsde la musique....

Dépôt légal : 2005

L’oiseau des Tropiques recherche éditeur pour s’envoler plus loin..;

 
     

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